Dès la seconde moitié du 19e siècle les progrès en chimie organique en permis l'introduction de composants de synthèse dans les parfums
C'était ainsi l'occasion d'apporter un peu plus de complexité au rendu olfactif, de les rendre plus riche et bien évidemment inédit.
Guerlain, Chanel, Caron ou encore Coty en ont fait bon usage dès le 20e siècle en mélangeant ces produits de synthèse à des matières naturelles de haute qualité.
Pour ne citer que le plus célèbre, les aldéhydes signent le fameux numéro 5 de Chanel en 1921 et ouvriront la porte pour d'autres créations telles que Rive Gauche d'Yves Saint Laurent en 1971 ou encore Calèche d'Hermès 10 ans avant.
Quant à heliotropine qui apporte une note poudrée florale et amandée, on la voit apparaître dès 1912 dans l'Heure bleue de Guerlain. Il faudra attendre 1998 pour que Dior l'intègre à Hypnotic Poison ou que Kenzo l'utilise dans Flower en l'an 2000.
L'éthylvanilline qui porte bien son nom sera intégré au Shalimar de Guerlain en 1925 et permet ainsi de reproduire des effets qui n'existent pas dans la nature. C'est le cas aussi, par exemple de la Calonne, qui fait son apparition dans les années 90 avec la série des parfums océaniques comme Escape de Calvin Klein en 1991, l'Eau d'Issey en 1992 ou encore Kenzo pour homme en 1991.
De même, le muguet est une fleur muette, c'est à dire que son odeur ne peut être extraite. Mais cela n'a pas arrêté Edmond Rounitska qui s'est servi des ingrédients de synthèse pour l'intégrer dans Diorissimo en 1956.
Selon Quentin Bisch, parfumeur chez Givaudan, et à qui ont doit notamment Chloé Nomade ainsi que La Belle et Le Beau de Jean Paul Gaultier, "l'absolu de jasmin est parfait pour apporter de la richesse, tandis que l'ajout d'autres matières synthétiques aide à retrouver la sensation véritable de la fleur, transparente, aérienne."
Source: Le Point 2545 du 21 mai 2021
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