Dans les années 50, Jean-René Guerrand Hermès tente l'aventure du parfum.
Il confie à Victor Robert, nez célèbre d'alors, le soin de lui trouver quelque chose qui "traduise le monde élégant et raffiné d'Hermès, un parfum à porter en tailleur".
C'est réussi en 1961 et cela fait le tour du monde.
Le flacon, inspiré de ceux fabriqués autrefois sur mesure, est également l’œuvre de Jean-René Guerrand Hermès.
Au tout début, Calèche était un beau timide : le parfum fétiche de la maison Hermès s'affichait dans les magazines du monde entier avec simplement une photographie du flacon, nous rappelant son existence avec sobriété.
Puis pour le lancement de Soie de Parfum, Calèche se fait Femme. Il ose la chair, l'imaginaire, le regard, la personnalité. Un carré maison en guise de soutien-gorge (cette trouvaille épatante clouera le bec aux mauvaises langues qui prétendent les bourgeoises dénuées d'imagination !), une belle brune saisie en plein mouvement semble nous dire de son regard insolent : "Je porte Calèche. Et alors ?"
Après un casting sévère, le choix se porte sur un jeune mannequin yougoslave du nom de Yarka.
"On n'a pas cherché une blonde, une brune ou une rousse", explique-t-on chez Hermès, "on a voulu une présence".
Cette apparition n'est pas due au hasard. Dans les années 60, le marketing était encore inconnu au pays des flagrances. On lançait "un jus" sans trop se préoccuper de son image.
Un nom, une composition dont on était fier, un flacon soigné, et les consommatrices faisaient le reste; la parfumerie empiétait rarement sur le jardin secret qui naît entre une femme et son parfum.
Tout a changé ensuite, dans les années 1990, les parfums sont alors créés à partir d'une évocation donnée, d'un "brief", d'une personnalité autour de laquelle tout s'organise.
Le jus n'a malheureusement pas toujours le premier rôle !
Alors Calèche avait bien le droit de montrer que le temps s'était chargé d'enrichir de millions d'histoires intimes son "imaginaire".
Cette femme Calèche légèrement vêtue, un peu floue, est peut-être une ruse de publicitaire, (ou pas) c'est en tout cas la volonté de jouer à fond la sensualité puisque la nouvelle concentration - entre l'extrait et l'eau de toilette - est une écriture épurée du Calèche classique, plus aldéhydée et avec un apport de notes animales : la civette et le castoreum. Son nom a également changé : Soie de Parfum, Calèche.
Bref, un coup de jeune pour un grand classique.
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